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LE RENNAIS YANNICK ET SES ÉQUIPES SONT INTERVENUS SUR LA CHARPENTE DE NOTRE-DAME !

Au lycée, Yannick Le Digol était en filière Arts plastiques. “J’ai toujours été attiré par l’Art. Je ne voyais pas quoi faire d’autres !”, confie-t-il. Inscrit à l’université de Rennes, il fait une première fouille archéologique dans sa ville natale à Domfront (Orne). “Je n’y connaissais rien du tout. Ce fut une vraie révélation.” Multipliant par la suite les expériences archéologiques, il se retrouve par hasard, à Rochefort en Terre. “Lors de cette mission, les chercheurs m’ont demandé de manipuler du bois ancien. Ce fut une deuxième révélation !”

Le spécialiste de la dendro-archéologie !

Après cette expérience, Yannick Le Digol se lance dans la dendrochronologie (étude permettant de dater à l’année près l’abattage d’arbres employés dans des constructions). Il créé même une société Dendrotech en coopération avec son université rennaise et le CNRS. “J’ai été l’une des premières start-up de Rennes 1 et en France ! Ce ne fut pas simple. L’entreprise était parfois mal vue chez les chercheurs…”

En étudiant de près les cernes des bois des charpentes (conifères, chênes), Yannick Le Digol est capable de dater la construction d’une maison, d’un château, d’une église. “A Rennes, nos chercheurs ont réussi à déterminer la date d’abattage du bois de la demeure du Chapitre (1436-1450), construite en face de l’hôtel de Blossac.”  Mais pas seulement…Yannick et ses équipes sont remontés jusqu’à 1722 pour les Portes Mordelaises, jusqu’en 1536 pour le plancher du couvent des Jacobins, jusqu’en 1605 pour la charpente de la salle du Jeu de Paume (voir leur étude). “Encore debout, la plus vieille maison de Rennes, située au 10 rue de Derval, date de 1435”, ajoute Yannick Le Digol.

Le monsieur mesure de la charpente de Notre-Dame

Très utile, sa discipline concerne de très près la restauration de Notre-Dame de Paris. “De nombreux spécialistes comme nos équipes interviennent pour définir l’état de santé de la Grande Dame. Après l’incendie, avec d’autres scientifiques, nous avons contribué à valider les analyses faites par un chercheur aujourd’hui à la retraite. Sur une quarantaine de prélèvements effectués, nous avons démontré que la plupart des arbres utilisés pour la charpente étaient du XIIIe siècle !”

En fonction de leurs analyses, des décisions seront prises pour restaurer l’ouvrage. Mais avant une éventuelle restauration, Yannick Le Digol a déjà sa petite idée. “Il faudra déterminer si les murs en pierre de l’édifice sont toujours en mesure de supporter une telle charpente ! Plus encore, il faudra, pour moi, reconstruire avec les mêmes types d’arbres et les mêmes gestes d’abattage. Car si l’on reconstruit avec des bois bien droits portant des traces de scie mécanique, cela ne servira à rien ! Il faudra mieux construire avec un autre matériau… “

La redécouverte du patrimoine

Outre la datation des bois, sa technique permet de redécouvrir ou encore de valoriser le patrimoine. “Pendant très longtemps, Valencay était considéré comme un château de la Loire de la deuxième vague ! Lors d’une de nos études, nous avons démontré le contraire. Ce monument est contemporain au château de Chambord ! Pour les historiens, ce fut une vraie révolution !” Autre exemple et non des moindres : les Halles de Clisson (44). “Avant notre intervention, tout le monde était convaincu : elles dataient du XVe siècle. Depuis, on a revu la copie. Ses bois utilisés dans la construction remontaient à 1376 !” Yannick Le Digol intervient aussi pour les labels du patrimoine. Mais c’est une autre histoire…Pour en savoir plus sur son activité : c’est ici. Vidéo à voir ici ou ici.

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